Champion de France des mâles et hongres de six ans, Dadja de Moricerie, a rejoint les écuries du Domaine de Barbossi 🐎🏆
« J’entends souvent dire que je suis haut comme trois pommes, avec beaucoup d’affection d’ailleurs. Tant d’affection que je n’ai aucun complexe par rapport à ma taille. Mais je suis lucide, je ne suis pas des plus impressionnants.
Lorsque j’ai débuté la Grande semaine de l’élevage à Fontainebleau, parmi les meilleurs chevaux de mon âge, j’ai abordé mes épreuves qualificatives avec sérénité et enthousiasme, comme chaque fois que j’entre en piste, et ce, malgré la pression ambiante. Les autres hongres et mâles de ma catégorie étaient tous plus grands, peut- être même plus forts ?
Deux jours de qualification à sauter pour envisager une participation en finale. Ok.
Le deuxième jour, en bord de piste, un homme me dévisageait, j’ai cru un instant qu’il se disait comme d’autres « il est mignon ce poney ». Il cochait dans le listing des 1000 chevaux présents sur le grand parquet ceux qu’il voulait sélectionner pour ses cavaliers. Pierre Rollin avait entouré mon nom. Une visite à mon box et je comprenais qu’il m’avait choisi. Etonné mais pas perturbé, l’annonce de déménager dans le sud de la France attisait ma curiosité. Mais surtout, je me demandais s’il allait m’autoriser à courir cette fameuse Finale (il n’est pas rare que les nouveaux propriétaires ne nous laissent plus aux rênes de nos cavaliers dès lors que notre achat est acté). J’étais non seulement qualifié pour la Finale, mais dans les 3 meilleurs. Courra ? Courra pas ?
La veille de fouler la mythique piste du Grand Parquet, Pierre est revenu au boxe, me présenter Julien et Coralie, mes futurs co-équipiers. J’avoue que leur affection spontanée m’a conforté dans l’envie d’en découdre. Dimanche midi, Margaux Rocuet, ma partenaire de jeu depuis le mois de mai, a posé sa selle sur mon dos, les dés étaient donc lancés, Pierre nous faisait confiance pour la Finale.
Le trac, quand même, au paddock, parmi tous ces chevaux dont le claquement de naseaux est déjà plus bruyant que mes foulées de galop… Margaux était une des plus jeunes cavalières du plateau, j’étais à deux places du titre national. Et puis, j’ai entendu parler du destin particulier de chevaux que personne n’attendait, tels que Jappeloup, Itot du Château… Tous deux petits et coquins. Pourquoi pas nous ?
La Famille Rocuet, Pierre, Julien et Coralie, c’était eux mon public.
A l’issue de la première manche, le sans faute nous place en tête.
Margaux a du sang froid, elle fut une excellente co-équipière.
J’avoue que l’immensité du terrain et cette longue semaine de compétition aurait pu nous affaiblir : La dernière ligne de la seconde manche, face tribune, et cet oxer carré d’1m35, juge de paix pour les 14 autres finalistes, représentait pour moi à la fois l’opportunité de finir en apothéose aux rênes Margaux et d’inaugurer une belle histoire avec le Domaine de Barbossi.
Passer la ligne d’arrivée et entendre la musique des Champions, galoper sous les applaudissements d’un public à la fois surpris et heureux pour nous, sentir les caresses émues de ma cavalière, rejoindre en coulisses la joie de mes supporters confidentiels…Et recevoir le titre de Champion de France des 6 ans : « Il n’est pas que mignon ce poney, n’est-ce-pas ? »
J’ai eu la désinvolture de sortir de l’ombre de mes congénères et ai désormais rejoint le Domaine de Barbossi, ma nouvelle famille.
Je m’appelle Dadja de Moricerie, je mesure 1 mètre 62 et je suis jusqu’en septembre 2020 le Champion de France des 6 ans en titre. »